Article Le Parisien

vendredi 15 octobre 2021 20:17

HAUTS-DE-SEINE

Rueil-Malmaison : l’histoire de Napoléon retracée… avec 1,5 million de briques Lego La ville im­pé­riale pro­pose jus­qu’en fé­vrier une ex­po­si­tion ori­gi­nale re­tra­çant les évé­ne­ments mar­quants de l’épo­pée na­po­léo­nienne à tra­vers 40 ma­quettes en Lego et 70 œuvres his­to­riques.

Neuf mois, six construc­teurs, 1,5 mil­lion de briques Lego et 2 500 fi­gu­rines à la tête jaune. Voilà tout le temps et tout le ma­té­riel qu’il a fallu pour re­cons­ti­tuer les grands évé­ne­ments de l’his­toire de Na­po­léon Bo­na­parte re­tra­cés dans une ex­po­si­tion in­édite et lu­dique qui ra­vira sans aucun doute les jeunes, mais aussi les moins jeunes. L’évé­ne­ment bap­tisé « La lé­gende de l’aigle », se tient jus­qu’au 13 fé­vrier pro­chain à l’ate­lier Gro­gnard de Rueil-Mal­mai­son (Hauts-de-Seine), à deux pas du châ­teau de Mal­mai­son qui fut la pro­priété de l’em­pe­reur et de Jo­sé­phine Bo­na­parte.

Bai­gnée dans ce pa­tri­moine, la ville im­pé­riale or­ga­nise en effet de nom­breuses ma­ni­fes­ta­tions (ex­po­si­tions, concert, confé­rences,…) à l’oc­ca­sion du bi­cen­te­naire de la mort de Na­po­léon. Il ne man­quait plus que l’évé­ne­ment à des­ti­na­tion du jeune pu­blic.

« L’idée était de vul­ga­ri­ser le dis­cours pour être ac­ces­sible à tout le monde. La brique Lego n’est qu’un pré­texte », ex­plique Eric Jousse, di­rec­teur de l’agence Epi­cure, qui a co­pro­duit l’ex­po­si­tion avec la ville sous l’égide scien­ti­fique de la Fon­da­tion Na­po­léon.

La scé­no­gra­phie met en scène une fic­tion ser­vant de fil rouge à l’ex­po­si­tion et pré­texte au récit de l’épo­pée na­po­léo­nienne : le té­moi­gnage de Ro­land « Flam­boyant », sol­dat de la Grande Armée, qui au­rait suivi les pé­ré­gri­na­tions de Na­po­léon Bo­na­parte de son en­fance, à Ajac­cio, jus­qu’à sa mort sur l’île Sainte-Hé­lène, et dont on au­rait re­trouvé le jour­nal in­time, il y a un an, chez une fa­mille rueilloise. Trois per­son­nages, un grand-père avec ses pe­tits-en­fants – in­car­nés par des Lego – ser­vi­ront de guide au pu­blic qui dé­cou­vrira au fur et à me­sure les 40 ma­quettes ori­gi­nales en briques Lego créées par l’agence Epi­cure ainsi que 70 œuvres his­to­riques prê­tées par la Fon­da­tion Na­po­léon et le châ­teau de la Mal­mai­son.

De la mai­son na­tale de Na­po­léon en pas­sant par l’ex­pé­di­tion en Égypte, le Coup d’État du 18 Bru­maire à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), son pro­jet d’in­va­sion de l’An­gle­terre mais aussi le pa­lais de l’Ai­glon, ces say­nètes, plus ou moins grandes, ont né­ces­sité des heures et des heures de tra­vail mi­nu­tieux.

La pièce maî­tresse, celle du châ­teau de la Mal­mai­son et ses jar­dins, re­pré­sente pas moins de 327 heures de tra­vail de mo­dé­li­sa­tion et d’as­sem­blage de 68 000 pièces. Tout y est jusque dans les moindres dé­tails : la Mal­mai­son, la pe­tite Mal­mai­son et la serre de Jo­sé­phine, qui n’existe plus au­jour­d’hui, avec une mul­ti­tude de plantes à l’in­té­rieur.

« Nous avons été très poin­tus sur les dé­tails, les cos­tumes, la confi­gu­ra­tion des lieux, jus­qu’à la re­pro­duc­tion de mar­que­te­rie de cer­tains par­quets, re­trou­vés à l’aide de livres d’his­toire, de gra­vures, des­sins, pein­tures. Ce qui nous per­met d’ar­ri­ver à une fi­dé­lité quasi op­ti­mum », re­marque non sans fierté Eric Jousse.

« Cette re­créa­tion de scène his­to­rique est assez réus­sie, cette illus­tra­tion du coup d’État, c’est bluf­fant ! » ob­serve Pierre Branda, res­pon­sable du pa­tri­moine à la Fon­da­tion Na­po­léon. Les œuvres his­to­riques ex­po­sées au­tour de chaque ma­quette ré­pondent aux construc­tions en ap­por­tant un an­crage his­to­rique. « Nous avons prêté plus d’œuvres pour cette ex­po­si­tion que pour celle de la Vil­lette. Il y a des ob­jets qui sortent ra­re­ment, comme ce cof­fret de ré­com­penses avec des armes d’hon­neur », sou­ligne le spé­cia­liste.

Le vi­si­teur pourra aussi dé­cou­vrir l’un des pre­miers di­plômes du Bac­ca­lau­réat, créé par Na­po­léon, son propre Code civil mais aussi son écri­ture « mal­ha­bile » dans un de ses ca­hiers de le­çons d’an­glais qu’il sui­vait à Sainte-Hé­lène.

Cette pré­sen­ta­tion très glo­ri­fiante de l’em­pe­reur pourra sou­le­ver quelques cri­tiques : la marque da­noise Lego, n’a, par exemple, pas sou­haité ap­porté son logo à l’ex­po­si­tion car elle consi­dère Na­po­léon comme un dic­ta­teur. « Na­po­léon n’a pas tout fait bien, mais l’ob­jet ici est d’in­té­res­ser à l’his­toire et faire com­prendre à quel point son his­toire a mar­qué son époque et même en­core notre quo­ti­dien », conclut Pierre Branda.

Ce par­te­na­riat pu­blic - privé dont le coût s’élève à 130 000 euros (dont 80 000 euros pour la ville) a vo­ca­tion à de­ve­nir iti­né­rant. Cer­taines ma­quettes pour­ront être ven­dues, l’ex­po­si­tion pourra être louée telle qu’elle ou ar­ran­gée selon le pa­tri­moine im­pé­rial local des com­munes in­té­res­sées.

Du 15 oc­tobre au 13 fé­vrier au 6, ave­nue du châ­teau de Mal­mai­son. Ou­vert les mar­dis, jeu­dis et ven­dre­dis de 13 heures à 18 heures et les mer­cre­dis, sa­me­dis et di­manches de 11 heures à 18 heures. Pen­dant les va­cances sco­laires, de 11 heures à 18 heures du mardi au di­manche. Des noc­turnes sont or­ga­ni­sées une fois par mois. Ta­rifs : 6 euros et gra­tuit pour les moins de 25 ans. Ren­sei­gne­ments au 01. 47. 14. 11.63

par  Mar­jo­rie Len­hardt
Tous droits réservés -  leparisien.fr 2021